Notre ailleurs

Ça y est, nous y sommes. Nos valises posées. La découverte de l'endroit qui va nous permettre de créer notre bulle et de nous offrir l'un a l'autre  est agréable intimiste et joli en plus d'être originale.
Une yourte  mongole décorée de meubles typiques  aux couleurs chaudes, l'orange prédomine et offre à mes yeux une touche de piquant et d'exaltation.... a moins que ce ne soit cette sensation de ouate.
Il n'y a pas d'ouverture une fois la porte refermée. Les sons sont comme assourdis, happés.
J'aime le tressage et la peinture du bois, les attaches sont faites avec du crin de cheval.

Que j'aime le détail ! Aller à sa découverte et me laisser surprendre encore et encore. Je fais alors le choix de le partager ou de le garder jalousement pour moi dans un sourire complice.

Le lit est immense et accueillant. Des couvertures douces et chaudes sont déposées comme pour compléter le tableau.

Il est là assis non loin de moi. Il me regarde, heureux de me voir partir à la découverte de notre ailleurs. Je touche, frole, caresse du bout des doigts...
Son regard devient différent lorsque j’attrape les deux piliers qui soutiennent notre paradis pour la nuit et que je prend soin de tendre mon cou vers notre ciel .
Milles idées lui traversent l'esprit... je le sais, je le sens et  j'aime ça !
J'espère qu'il osera .... Je veux être à lui, lui appartenir entièrement sans manière ni détour.



Mon regard se trouble et ma vision se brouille...
Je suis debout, les jambes écartées, le dos cambré, les poignets attachés à ces deux pilliers. Je suis nue et disponible. Il m'effeuille encore pourtant de son regard... ses lèvres sont légèrement entrouvertes d'un sourire qui prend le temps de me dire qu'il savoure.
A mes pieds se trouvent le martinet, la cravache et le fouet. J'imagine l'impacte qu'aura chacun de ses instruments sur mon corps et j'en frémis d'excitation et de peur.
Il me demande de fermer les yeux. je m’exécute.

Nous venons de passer une journée à échanger, nous toucher, nous regarder, nous apprécier à nouveau.
Le bonheur de ce jour ne tient qu'à ce détail d'importance,  je suis heureuse car je l'aime et lui aussi.

19h00, après ce moment de divagation complice, il est l'heure de nous rendre au spa.
Le sona nous offre un instant de pause intense. Nous devons contrôler notre respiration qui s'accélère à cause de cette chaleur qui s'engouffre dans nos poumons. Notre peau perle rapidement. Je suis trempée, et ma peau est rougie. J'apprécie l'odeur, l'essence, qui se dégage de la sudation du bois chauffé, ce côté précieux sur lequel je pose fortement mon dos, mes fesses et mes cuisses.
Nos corps se rapprochent, nous brûlons depuis notre intérieur, nous le savons mais restons sage et profitons simplement du moment.
Dans le hammam, il est difficile de nous distinguer nettement, la vapeur d'eau est épaisse. Au centre une immense vasque remplie d'eau fraiche parfumée à la rose.
 Le jeu des massages est  revigorant avec cette boue froide préparée pour nous faire la peau lisse et douce. Je m'applique au niveau de ses omoplates, de ses épaules. J'ai envie qu'il sente monter en moi ce désir que je n'arrive plus à contenir que sur de brefs instants.
J'ai envie de lui, qu'il me prenne là brutalement, qu'il se serve de moi comme bon lui semble.
Je ris , le marre de café mélangé au charbon ont littéralement changés les sensations ressenties lorsque je me touche. J'en ai jusque dans la raie des fesses. A y réfléchir, je ne préfère pas que l'idée lui vienne de se servir de moi.  J'apprécie me voir décorée ainsi, salie, peinte par ses soins.
Il me demande de me mettre debout. La douche froide me saisie. Je lui hurle d’arrêter, je sautille sur place comme une enfant. Il m'asperge alors le visage pour que je finisse avec ses cris qui pourraient être entendus depuis l'extérieur.
Alors je me calme afin de ne pas le contrarier dans ce moment de complicité si riche et si rare Je me veux plus sage et à son écoute. Et pourtant ....



...C'est le moment du Jacuzzi et je n'y tiens plus. Mon maillot de bain m'a quité depuis longtemps et ce malgré son regard désapprobateur. En sortant de chacune des pièces d'autres yeux auraient pu se poser sur moi. Je provoque depuis un moment, et sais qu'il fait des efforts,  mais n'apprécie pas ce côté de ma personne. J'aime jouer... narguer et le provoquer un peu.
En rentrant dans l'eau, il actionne les jets et les bulles. Il s'est mis à pleuvoir. Je me blotti tout contre lui l'enveloppe de mes bras et de mes jambes. Il m'embrasse, nos langues se goûtent. Il me demande de lui offrir ma bouche sous l'eau. Je souris et me pose une fraction de seconde la question de la technique à appliquer. Mais le défi, l'envie sont bien là et cette sensation plaisante de sentir son désir pour moi grandir en cet endroit si grande que je ferme les yeux et plonge vers notre plaisir....

Tout ne tien qu'aux détails. Prendre son temps, insuffler le désir, l'envie pour se laisser emmener vers l'ailleurs et mettre en éveil nos sens.... les accepter, s'en servir, en profiter.

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